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Efficacité alimentaire du foin Choisir du foin fibreux et appétent pour les laitières

Le foin mis en libre service en bout de stabulation doit être suffisamment appétent
tout en étant suffisamment fibreux et pas trop jeune. (©Terre-net Média)

Produire du foin, oui mais encore faut-il qu’il apporte des nutriments et des fibres efficaces pour des vaches laitières en lactation. A chaque ration correspond des types de foins différents : par exemple plutôt « diététique » à base de fétuque et de fléole, ou plutôt « nutritionnel » à partir de luzerne et de dactyle. Pour Stéphane Sagorin, ingénieur au BTPL, produire de la fibre efficace et de qualité sur son exploitation, c’est possible et un foin adapté pour améliorer la valorisation de la ration.

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L’acidose et la sub-acidose restent les problèmes alimentaires majeurs dans les troupeaux laitiers, avec des conséquences multiples et variées sur la production et la santé des animaux. Nous savons qu’éviter les risques de sub-acidose, c’est généralement s’assurer une bonne valorisation de la ration distribuée. Pour favoriser la rumination, une solution simple et applicable dans toutes les exploitations existe : le foin. Mais pas n’importe lequel !

Le foin peut être distribué selon deux méthodes :

Dans ce système, les éleveurs sont régulièrement confrontés à une réalité : un foin de prairie naturelle doit être appétent pour être bien consommé. Il doit donc être fait jeune. Or, s’il est jeune, il risque d’être insuffisamment fibreux (brins souvent trop fins et trop courts) et la consommation de fibres efficace est souvent faible et ne répond pas aux besoins physiologiques de la panse.

Quelques astuces permettent de contourner le problème avec plus ou moins de succès :

- Distribuer le foin déroulé devant des vaches bloquées aux cornadis avant distribution de la ration principale

- Ajouter de l’aliment liquide sur le foin pour améliorer son appétence

Mais avoir recours à ces techniques est souvent le signe de production de foin inadapté à ses laitières.

Hélas, en se ramollissant trop rapidement au contact avec les autres fourrages plus humides, le foin de prairie naturelle trouve là aussi difficilement sa place dans les rations mélangées. Il est régulièrement remplacé par de la paille de céréales, de pois ou de colza ou de la céréale immature… fourrages certes fibreux mais de valeur nutritive faible.

Pour faire ruminer, il faut donc produire un foin d’espèces fourragères riches en parois cellulaires et  appétent réalisé sur le 1er cycle sur un stade épiaison à début floraison. Deux types de foin répondent parfaitement à ces exigences : les foins diététiques et les foins nutritionnels.

Les foins "diététiques" à base de fétuque et de fléole

Les foins dits « diététiques » sont obtenus à partir de graminées cultivées, riches en fibres longues tout en restant digestes et appétentes. Il s’agit du foin fétuque élevée et de fléole.

Dans ce type de foin, les fibres restent piquantes tout en étant plus digestes que la paille. Fauché, fané et conservé dans de bonnes conditions, ce foin est appétent en libre-service. La fétuque élevée, parfois boudée en pâture, est par contre très bien consommée par les animaux sous forme de foin. La fétuque et la fléole présentent aussi l’intérêt de produire l’essentiel de leur production en première coupe, caractéristique appréciable, quand on est souvent excédentaire en regain. Ce foin est également facile à sécher.

Par ailleurs, pour réduire le risque d’hypocalcémie au vêlage, il est possible de faire un foin à base de fléole fertilisée avec du chlorure de calcium. Ce foin distribué durant le mois qui précède le vêlage, présente un Bilan alimentaire cation-anion (Baca) très faible, ce qui limite les risques de fièvre de lait.

Les foins "nutritionnels" à partir de luzerne et de dactyle

La luzerne présente certains avantages :

Associée avec du dactyle, la luzernière se salit moins vite et offre un fourrage de très bonne valeur, le dactyle étant la graminée fourragère la plus riche en protéines. La luzerne donne une bonne production de foin de première coupe avec une pérennité d’environ cinq ans (la luzerne tend à dégénérer à partir de ses trois ans).  Attention aux échecs d’implantation de luzerne qui s’expliquent souvent par des semis faits trop tardivement dans la saison : l’idéal étant début d’été car la luzerne a besoin d’être bien développée pour passer tranquillement son premier hiver !

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